Ce très court ouvrage débute par l’arrivée du navire d’Almustafa, qui quitte ainsi Orphalèse après y avoir vécu une douzaine d’années. Au moment de son départ, toute la ville se réunit pour le saluer, et les uns après les autres, les habitants demandent à notre sage son avis sur plusieurs thèmes qu’il va développer. Il y sera notamment question d’amour, de loi, de liberté, de don, de propriété, de joie et de tristesse, etc. Les grands sujets chers à la philosophie y seront donc abordés, avant que le personnage principal ne prenne la mer en laissant le peuple d’Orphalèse – et le lecteur – méditer sur ses propos.
Ce texte est très beau, tant dans le fond que dans la forme. Khalil Gibran, auteur libanais du début du XXe siècle, nous offre ici un ouvrage court, mais très riche. En effet, le but du livre est de parler de « ce qui existe entre la naissance et la mort », et les très nombreux thèmes sont traités avec beaucoup de poésie. Il y prône d’ailleurs des valeurs universelles. Je pense avoir fait une erreur en découvrant Le Prophète : je l’ai lu d’une traite. Après réflexion, il aurait été préférable de me contenter de deux ou trois chapitres par jour, car en le lisant tout d’affiler, j’ai parfois ressenti un certain ennui. C’est un ouvrage qui nécessite beaucoup de concentration, il faut savourer chaque mot, le sens de chaque phrase, et j’ai sans doute perdu un peu de son essence.
Parler de ce livre est assez difficile, et je crois que le mieux est de citer quelques extraits. À propos de l’amour, il écrit : « L’amour ne possède rien et ne saurait être possédé. » Au sujet du don, il est dit : « Vous donnez peu quand vous donnez vos biens. C’est en donnant de vous-mêmes que vous donnez vraiment. » Lorsqu’il aborde la question de travail, il livre sa pensée en ces termes : « Quand vous travaillez, vous êtes une flûte qui transforme le murmure des heures en musique. » Il explique également « qu’hier est la mémoire d’aujourd’hui, demain le rêve d’aujourd’hui. » Enfin, il définit le plaisir de la façon suivante : « Le plaisir est un chant de liberté. Mais pas la liberté. Il est la fleur de vos désirs. Mais pas le fruit. »
PS : hier j'ai vu le film au cinéma avec chéri, et il est vraiment magnifique !