Mon avis :
Rachel Gladstein, neuf ans, se retrouve dans le cabinet d’une psychologue, madame Trebla. Elle va lui parler de son quotidien, de ses parents un peu sévères, de madame Danielle, son institutrice qui est une vraie peau de vache, d’Hortense, sa meilleure amie qui n’est pas toujours très sympa, de Sonia, sa baby-sitter qui a des pratiques assez particulières, de son père, qui est beaucoup plus âgé que sa mère et a connu l’enfer de la guerre, de ses cauchemars, de ses rêves… Bref, de ce qui fait sa vie ! Et il faut dire que Rachel a la langue bien pendue et qu’elle est plutôt du genre à jouer franc-jeu. En outre, il faut reconnaître qu’elle est assez chipie et n’est pas la dernière pour faire des bêtises. Le lecteur va donc assister à ses séances chez madame Trebla pendant un peu plus de cent pages, et découvrir ainsi l’évolution de cette héroïne.
J’ai refermé ce roman il y a quelques heures et je ne sais pas quoi en penser. Il y a des points que j’ai aimés, d’autres moins. Commençons par ce qui a su me séduire.
Rachel est vraiment attachante, drôle. Elle a un regard d’enfant sur la vie qui est parfois plus proche de la réalité que celui des adultes, et elle est bien dépitée de ne pas être prise au sérieux par « les grands ». Mais grâce à son sens de la répartie et à sa maturité, elle parvient souvent à ses fins. Ainsi, malgré le refus total de ses parents, elle s’inscrit au Club des amies de Barbie. Et puis elle découvre la vie, la mort… Elle parle à sa grand-mère partie trop tôt, partage sa chambre avec son arrière-grand-mère, a une maman un peu trop protectrice. Bref, elle est très touchante par certains points et l’on ne peut qu’avoir envie que cette petite fille s’en sorte et porter de l’intérêt à ses séances auxquelles on assiste page après page. Le tout est servi par l’écriture très fluide de Raphaële Moussafir, qui parvient à se mettre dans la peau d’une enfant de neuf ans sans avoir une écriture trop simpliste.
Cependant, certains points m’ont un peu dérangée. Tout d’abord, il faut avouer que la petite Rachel est relativement vulgaire. Elle n’hésite pas à dire « Merde ! » à sa mère, ou à expliquer à sa psy que madame Danielle est une « conne ». Bon, pourquoi pas, mais aussi petite…
Par ailleurs, la sexualité est abordée de façon très dérangeante. Lorsqu’elle joue avec Ken et Barbie, elle se raconte des histoires où ils se violent l’un l’autre, puis Musclor arrive et caresse les seins de Barbie. Suite à cela, Rachel va faire pipi en pensant à ça. Déjà, s’imaginer ce genre d’histoires, ce n’est pas terrible, mais à neuf ans… Par ailleurs, la baby-sitter semble prendre plaisir à mordre les fesses de l’enfant lorsqu’elle a fini de lui donner son bain. Beurk !
La fin m’a par contre beaucoup émue. Elle est très bien trouvée et nous montre que Rachel a mûri à cause des évènements de la vie. D’ailleurs, on voit que ses relations avec les adultes évoluent, en particulier avec sa mère, et que son quotidien ne sera plus jamais le même.