Mon avis :
Dans cet ouvrage qui regroupe les deux premiers épisodes de la saison 1 d’Isle, nous découvrons Sydney Deveaux, une jeune femme de dix-sept ans en classe de terminale littéraire. Sydney partage une très forte amitié avec Laure depuis de nombreuses années, ou plutôt partageait ! En effet, suite à une confidence de Sydney, sa meilleure amie décide de quitter la ville et de couper tout contact avec elle. Sydney avait voulu faire part d’une de ses visions à sa meilleure amie, et elle se retrouve finalement seule. De plus, ce don lui gâche le quotidien : comment peut-elle espérer avoir une vie normale alors qu’elle a des prémonitions lui annonçant la mort prochaine de personnes qu’elle connaît ? En outre, un meurtrier semble sévir en ville et le détective Christian Sinclair est bien décidé à ce que Sydney lui dise tout ce qu’elle sait. Et comme si ce n’était pas assez, notre héroïne va découvrir que son nouveau professeur de littérature n’est autre que Karl Delettre, cet homme avec lequel elle a vécu une histoire d’amour à Paris durant l’été et auquel elle avait fait croire être âgée de vingt-deux ans et travailler dans l’édition…
Alors que l’intrigue promettait d’être intéressante, pleine de surprises et de rebondissements, je dois reconnaître que j’ai été déçue et que je suis passée totalement à côté de cet ouvrage. Je suis désolée, car il s’agit d’un jeune auteur, et cela m’ennuie de critiquer ce livre, mais en même temps, je me dois d’être honnête…
Tout d’abord, je n’ai pas trouvé le concept d’écriture à la façon d’une série télévisée réellement innovant, puisque je l’avais déjà découvert avec Sérum, la série littéraire d’Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza. Et comme j’avais beaucoup aimé le premier tome de cette série, je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’Isle était en deçà.
Par ailleurs, l’écriture m’a semblé manquer quelque peu de maturité. Par exemple, nous sommes face à une héroïne relativement courageuse qui possède un don hors du commun, qui est une femme plutôt réfléchie (sauf quand elle baratine Karl lorsqu’elle le rencontre à Paris), mais à chaque fois qu’elle est choquée par ce qu’elle voit, elle vomit. Et j’avoue que ça m’a un peu agacée que cela arrive à cinq ou six reprises en 147 pages. Cela m’a semblé faire un peu tache avec l’ensemble du livre. De plus, les phrases sont relativement courtes. Peut-être un peu trop…
L’enchaînement des scènes est également trop rapide. L’intrigue aurait mérité d’être plus développée, que l’on s’intéresse davantage aux divers faits. Car là, il se passe quelque chose, l’auteur le développe sur deux ou trois pages, puis un autre événement arrive, etc. Cela m’a semblé manquer un peu de profondeur. De plus, les allers et venues spatio-temporels rendent la lecture d’Isle quelque peu difficile à suivre.
Enfin, il me semble qu’il y a trop de personnages. On rencontre beaucoup de monde, mais on ne s’attarde finalement que peu sur les uns et les autres. Je suppose que l’auteur a voulu faire un effet de suspens, que l’histoire sera davantage développée dans les tomes suivants et qu’il s’agit plutôt d’un ouvrage d’introduction, mais pour ma part, ce choix a plutôt gâté ma lecture. De plus, l’auteur nous propose des fiches des personnages au fur et à mesure de notre lecture, nous présentant leur nom, date de naissance, rôle dans l’histoire, portrait et caractère. Mais une fois encore, je trouve à y redire, car il arrive que ces fiches viennent tantôt un peu tard, et elles risquent parfois de nous spoïler…
Je ne suis donc pas parvenue à m’attacher à l’histoire ni aux personnages. Je suis restée spectatrice de ce qui se déroulait dans ce livre sans vraiment parvenir à m’y intéresser et à rentrer dans ma lecture. Je suis donc désolée d’être passée à côté de ce roman, surtout que Gaëtan Mollon-Nottré est un jeune auteur qui mérite d’être connu, car j’ai lu des avis bien plus élogieux sur ce livre. Je suis donc sûre qu’Isle pourrait tout à fait vous séduire, et je vous recommande de ne pas vous arrêter à mon avis !