Mon avis :
Rédigé à la fin du XIXe siècle, Le Signe des quatre débute sur une conversation entre Sherlock Holmes, le célèbre détective londonien, et son ami le docteur Watson. Alors que Sherlock explique à son interlocuteur combien les drogues lui permettent d’apaiser son esprit en période d’inactivité (autrement dit, lorsque l’on ne fait pas appel à ses talents d’enquêteur), ils sont interrompus. En effet, une femme répondant au nom de Mary Morstan vient leur demander de l’aide. Son père était officier dans l’armée aux Indes et a disparu une dizaine d’années auparavant. Elle reçoit une perle chaque année depuis quatre ans, de la part d’un anonyme qui, cette fois, la prie de venir à un rendez-vous auquel elle peut venir accompagnée si elle le souhaite. Elle vient donc demander à nos deux compères de l’escorter, puisque l’auteur de la missive lui a précisé de ne pas prévenir la police de cette affaire.
J’ai beaucoup aimé le début de cet ouvrage, qui nous plonge directement dans le récit. Le lecteur a l’impression d’assister à une discussion entre deux amis, et de les connaître depuis quelque temps. Pas d’avant-propos ou de mise en condition, ici, on entre tout de suite dans le vif du sujet, et l’on découvre que l’on va avoir affaire à un personnage peu ordinaire en la personne de monsieur Holmes, qui est très charismatique. Il ne s’agit pas d’un parfait gentleman, mais on aura beaucoup de mal à résister à son talent d’enquêteur hors pair.
Accompagné de Watson, qui ne va pas rester insensible au charme de mademoiselle Morstan, ils vont tous trois partir pour de folles aventures, faites d’insolite et de rebondissements. Car oui, le début de l’enquête est très bien bâti. L’auteur de la missive est en réalité le fils d’un ami du père de Mary qui souhaite lui restituer une partie d’un trésor que leurs aïeux avaient découvert. Mais la situation s’envenime lorsque le frère de l’auteur de la lettre est retrouvé assassiné et que le bien convoité est dérobé. Les choses se gâtent alors pour nos héros, mais aussi pour l’intrigue. En effet, peu à peu, l’histoire va perdre de son essence et – je dois le reconnaître – je me suis même un peu ennuyée, surtout à la fin où l’explication de l’énigme est aussi longue qu’abracadabrantesque. De plus, la perspicacité de notre investigateur est mise de côté par la suite, qui préfère laisser le soin à un chien de suivre une piste…
Néanmoins, j’ai beaucoup aimé le personnage du docteur Watson, qui tente de suivre Holmes dans ses déductions. De plus, on le voit tomber amoureux, et j’ai trouvé cela très attendrissant. Sherlock, quant à lui, est relativement extraverti et fin mélomane. Ils ont tous deux des personnalités recherchées et l’on prendra plaisir à faire la connaissance de ces deux habitants du 221B Baker Street. On comprend aisément le succès rencontré par Arthur Conan Doyle et le fait que ce détective ait tant marqué la littérature britannique. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus (je pense à Mary, ou encore à Thaddeus, le fameux auteur du courrier).
Une belle découverte donc en ce qui concerne les protagonistes, mais j’ai été beaucoup plus mitigée par rapport à l’intrigue. En effet, je n’ai pas ressenti cet attrait que l’on peut avoir pour certains policiers, cette envie de mener l’enquête à côté des héros. Ma lecture du Signe des quatre fut beaucoup plus passive. C’est dommage, mais je suis sûre que d’autres titres mettant en scène le détective londonien sauront me ravir.