Tissandier, Sebastien - Maux d'Enfants

Dans ce roman, nous suivons Tristan. Durant toute sa scolarité primaire, il a été raillé, maltraité, harcelé à cause de sa différence, un surpoids qui ne le rendait pas conforme à la norme (ce que ce mot peut m'énerver !!!!) des autres (parce qu'il n'y a de normes que celles que certains imposent). Il a l'espoir que son entrée en 6e marquera un changement dans sa vie, qu'il pourra enfin être un anonyme parmi tant d'autres. Mais Tristan va vite se rendre compte qu'il s'est trompé, les harceleurs sont partout...

Des Tristan, nous en avons tous croisés, connus, reconnus, peut-être même avons-nous été des Tristan pour certains d'entre nous. Cet élève différent, physiquement, psychologiquement, culturellement. Cet élève qui est pris pour cible, pour rire, pour blaguer ; "ce n'était pas méchant" diront certains. Mais comme vivre sereinement lorsqu'on est la cible quotidienne de moqueries, de brimades, de rackets. Comment avoir envie de retourner au coeur de la jungle quand on se sent sans défense, acculé, quand on a qu'une envie, raser les murs, devenir invisible. Seules de véritables amitiés, celles qui font se sentir fort envers et contre tous pourraient sauver les Tristan, mais le véritable ami que le héros de ce roman va rencontrer est-il bien celui qu'on pense... ?

Sébastien Tissandier nous fait très bien vivre cela à travers les pages de ce court roman. Il nous fait ressentir le mal-être de Tristan, sa déception, ses craintes, ses peurs, son désespoir... Nous suivons brimades après brimades son évolution jusqu'à cette dernière étape (celle que je ne vous raconterai pas bien sûr... ).

Comme vous l'aurez peut-être ressenti, ce sujet me touche. La différence ne devrait jamais être un handicap. La différence, c'est la normalité ! Les harceleurs existeront toujours, ces enfants/jeunes qui ne peuvent exister qu'en écrasant les autres. A mon sens, ce sont les témoins qu'il faut sensibiliser, ceux qui voient mais n'osent rien dire. Leur faire prendre conscience qu'un jour, il pourrait être l'élève harcelé et qu'ils remercieront ceux qui auront osé avertir. Ce roman est à mon sens un très bon support pour aborder le problème. Pour que les jeunes prennent conscience que non, on ne peut pas se moquer pour rire, que cela blesse, fait mal et peut parfois conduire au pire.

En un mot
Un roman à mettre entre les mains des enfants dès l'âge de 10 ans dans les collèges, dans les familles, autour de vous.