Andrew Stillman approche de la quarantaine, il a réussi à devenir journaliste au prestigieux New York Times, mais sa vie sentimentale est encore bien terne. Jusqu’au jour où il croise par hasard une amie d’enfance, la jeune fille dont il était amoureux au lycée. Le charme opère toujours, et un tour de passe-passe plus tard, les voilà à nouveau amoureux, et Andrew fait sa demande en mariage. Mais une semaine après son mariage, alors qu’il fait son footing le long du fleuve, il sent une lame le transpercer. Quelqu’un vient de l’assassiner. Soudain, il rouvre les yeux: le voici transporté dans le passé, deux mois auparavant. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il semble avoir une deuxième chance. Il a désormais soixante-deux jours pour trouver qui a bien pu le tuer. Son collègue et rival, jaloux de voir qu’il lui souffle tous les sujets intéressants? Un mystérieux tueur en série? Des parents malheureux depuis qu’il a révélé dans un article le scandale de bébés volés? D’anciens militaires argentins qu’il menace de démasquer comme tortionnaires dans son futur article? Ou sa propre future épouse, dévastée lorsqu’il lui annonce le jour même du mariage qu’il vient de tomber amoureux d’une inconnue? Oui, finalement, Andrew a bien des gens autour de lui prêt à lui en vouloir à mort…
J’ai ouvert sans grandes attentes le troisième Marc Lévy de ma vie de lectrice. Et sur celui-ci, j’ai trouvé qu’il s’en sortait plutôt bien. Si on ne tombe dans dans un chef-d’oeuvre littéraire, on ne tombe pas non plus dans les facilités et niaiseries que l’on pourrait attendre d’un tel livre. Certes, on part sur une belle histoire d’amour gâchée à grand renfort de drame, mais très vite, le roman prend une tournure qui s’apparente à celle du thriller et qui m’a tout à fait entraînée. La toile est bien tissée: tous les personnages sont des meurtriers potentiels, tous les fils peuvent se dérouler, tous les suspects sont convaincants et le lecteur est habilement baladé sur l’une ou l’autre piste, qu’il s’agisse d’un collègue journaliste qui achètent des armes en douce ou de la mère privée de son enfant.
L’histoire du bébé adopté repris à ses parents est d’ailleurs absolument poignante, et Marc Lévy n’hésite pas à plonger dans des histoires sordides et douloureuses sous lesquelles se cachent de véritables phénomènes de société troubles. Et là réside peut-être son meilleur atout: il plonge avec son personnage de journaliste dans une enquête qui explore les bas-fonds de la dictature argentine et tous ce que les militaires ont causé de tortures, de disparition et de vol d’enfants à la faveur d’un régime politique tortionnaire. Et même si j’en connaissais déjà beaucoup de choses, on ne peut que trembler à nouveau en découvrant les horreurs qui ont pu avoir lieu.
La révélation finale est d’ailleurs menée tambour battant, avec efficacité, alliant surprise totale et mise en place des éléments déjà présents. La construction est donc efficace sans être absolument révolutionnaire, et cela donne un roman qui sait nous emporter sans nous dérouter. Petit bonus: Marc Levy s’amuse à faire des petits clins d’oeil à ses autres best-sellers. Ca fait toujours plaisir de se retrouver dans la confidence.
Convaincant, parfait pour se détendre!