Mon avis :
Anaïa vient de quitter la capitale, où elle a toujours vécu et où se trouvent ses meilleurs amis, Juliette et Simon – celui qui faisait battre secrètement son cœur lorsqu’elle était à Paris. Elle n’est donc pas très rassurée à l’idée de découvrir l’université en Provence, là où elle ne connait personne mais où ses parents ont décidé d’emménager, ayant hérité d’une maison dans laquelle ils souhaitent faire des chambres d’hôtes. Par chance, Anaïa retrouve Garance, une amie d’enfance avec laquelle elle va avoir plusieurs cours en commun dans le cadre de leurs études de lettres. Anaïa va également faire la connaissance d’Enry, un garçon au physique de dieu nordique, et d’Eidan, qui est aussi sombre que captivant. Mais Anaïa fait des rêves étranges, inquiétants même. Une voix lui dit de venir, qu’elle est chez elle, le tout dans une pinède qui la conduit dans une tour sombre. Et ce n’est pas tout, Anaïa a des grains de beauté au creux de sa main ; ils la gênent de plus en plus et un nouveau apparait de temps à autre, formant peu à un peu un symbole : « æ ». De quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi sa vie est-elle chamboulée ? Que lui réserve l’avenir ?
L’univers présent dans Les Cendres de l’oubli, premier tome de la saga Phænix, est fantastiquement captivant et il suscite plein de questionnements tout au long de l’intrigue. Le lecteur est totalement embarqué par le récit, qui est servi par une très belle écriture. Pour tout vous dire, il y a longtemps que je n’avais pas autant été conquise par un ouvrage. Bien que les histoires soient sensiblement différentes, les émotions que j’ai pu ressentir en découvrant l’intrigue de Phænix m’ont rappelé à quel point j’avais été embarquée par la lecture de Twilight.
Les rebondissements jalonnant le récit nous permettent de découvrir peu à peu les divers personnages. Dès les premières pages, j’ai été conquise par l’héroïne. Pleine de doutes et peu sûre d’elle, Anaïa est néanmoins une jeune femme très courageuse. Elle fait d’étranges rêves, et même si cela semble incroyable, elle sent qu’ils signifient quelque chose. Ces rêves où on semble l’appeler, où elle rencontre cet inconnu avec lequel elle se sent si bien… Ils ont de plus en plus d’importance dans le récit et l’on a très envie de comprendre ce qu’ils signifient. Il en va de même avec ses mystérieux grains de beauté, dont on tente de percer le mystère avec elle. D’ailleurs, pourquoi représentent-ils un A et un E enchevêtrés ? (Ça, je l’avais vu venir).
J’ai beaucoup aimé Eidan, un personnage très charismatique. Lui et Enry livrent une espèce de lutte pour tenter de gagner des points auprès de la nouvelle. L’un et l’autre disent d’ailleurs à Anaïa de se méfier de leur rival, prétextant ne pas aimer son attitude, le trouver dangereux… J’ai d’ailleurs préféré Eidan et n’ai pas compris certains choix d’Anaia. Enry ne m’a pas semblé digne de confiance, sans que j’aie de véritables raisons de douter de lui.
Garance est vraiment une très bonne amie, à laquelle elle peut se confier et avec qui elle passe d’excellents moments. Elle m’a d’ailleurs faite sourire à plusieurs reprises. J’ai aussi beaucoup aimé Juliette, une adorable fouineuse qui ne veut pas manquer une miette de la nouvelle vie de sa meilleure amie.
L’exutoire d’Anaïa est son violoncelle, dont elle joue à merveille. Et même si, dans un premier temps, elle se méfie d’Eidan, ce garçon aux yeux si sombres, elle finit par rejoindre son groupe de rock et y apporter une touche de féminité. On la voit ainsi s’ouvrir au monde et vivre un réel moment de bonheur, et l’on se surprend à avoir l’impression de l’entendre jouer.
Un des points forts de ce roman est sans doute les références musicales citées. En effet, on passe de Chopin à Nirvana, en faisant un détour par Scorpion, Bach ou Police. J’ai d’ailleurs découvert ainsi la chanteuse Sia Furler. J’ai également trouvé que le fait d’insérer des statuts Facebook commentés était une idée brillante, encrant davantage notre héroïne dans notre réalité la rendant plus accessible au lecteur.
Comme nul n’est parfait, il faut bien avouer que le récit s’est un peu essoufflé pendant quelques pages, mais ce fut pour reprendre de plus belle pour un dénouement grandiose, s’achevant sur une fin au suspense insoutenable... Vous l’aurez compris, ce livre fut pour moi une très belle découverte et il est mon titre préféré de ceux publiés dans la collection R de Robert Laffon jusqu’à ce jour. Carina Rozenfeld est donc une auteure à suivre. Je finirai mon billet par ces mots : comme il va être long de patienter jusqu’en début 2013 pour que sorte la suite, qui s’intitulera Le Brasier des souvenirs.