J'ai ouvert ce service de presse un peu au hasard, j'avais repéré la couverture sur le site de Reines-Beaux mais même pas lu le résumé donc c'était comme un livre-mystère pour moi.
Au final, j'ai passé un bon moment, surtout pendant les deux premiers tiers du livre.
On suit Samaël, un fêtard parisien, qui du jour au lendemain, se réveille dans un désert avec un trou d'un an et demi dans la tête. Et pendant cette année et demie, l'apocalypse a eu lieu. La nature s'est rebellée, et il ne subsiste que quelques êtres humains ...
Samaël est recueilli dans une communauté menée par Cyprian, un vrai roc solide et confiant qui dirige la reconstruction de son petit morceau de civilisation d'une main de maître.
Très vite, Samaël reconstruit non seulement un village mais aussi sa propre vie. Pour la première fois de sa vie, il trouve un but, il se sent utile. Et sa joie de vivre et sa gaieté sortent ce petit village de survivants de la morosité et la déprime dans lesquelles ils se trouvaient depuis l'apocalypse.
La deuxième partie est plutôt consacré à l'évolution de la relation entre Cyprian et Samaël. Samaël courtise Cyprian avec douceur et patience et leur relation, tout d'abord basée sur l'amitié et le respect, se mue petit à petit en quelque chose de plus tendre.
En début de troisième partie, se passe un évènement, certes inéluctable, mais qui va venir éclater cette petite bulle de joie dans laquelle on évoluait depuis le début. Et même si j'ai trouvé que c'était une bonne idée de la part de l'auteur d'introduire ce thème, j'ai trouvé que ça marquait un réel tournant dans la psychologie des personnages et dans le déroulement global de l'histoire et j'ai un peu moins accroché à partir de là. Certes, c'était vraiment indispensable d'introduire
- Spoiler:
des gens aussi malfaisants parce que le mal est malgré tout partie intégrante de la nature humaine et il est impensable qu'en cas d'apocalypse, ne survivent que des gens bons, généreux et altruistes, comme on trouve à Cyël. Il y aura aussi des profiteurs malveillants et destructeurs, comme ceux qui débarquent dans ce petit Eden.
En ça, c'était intéressant de la part de l'auteur parce que ça montre non seulement l'étendue de la nature humaine, comment chacun peut se révéler dans des situations extrêmes, mais aussi comment on peut repousser ses limites et faire des choses que l'on aurait cru impensables quand on est acculé dans une situation inextricable.
Cependant, pour moi, Cyël reste surtout une illustration de la joie que l'on peut malgré tout retirer d'un malheur, la joie qu'on peut trouver dans la solidarité et l'amitié. Parce que l'espoir est moteur quand tout le reste a disparu.
Un petit point qui m'a dérangé, c'est qu'on suggère des aspects assez fantastiques dans ce livre mais on n'aborde pas du tout le sujet, ça sort un peu du chapeau et j'ai trouvé ça un peu dommage. Malgré tout, l'écriture de l'auteur est très belle, douce et fluide. Très poétique en fait. Et l'histoire est sympathique et mignonne, avec un filigrane qui fait réfléchir sur soi sans pour autant être moralisateur, donc même si ça n'a pas été un coup de coeur pour moi, j'ai quand même passé un bon moment !