Si ce n'est pas un coup de coeur pur et dur, j'en suis passée très près. Parlons tout d'abord de la couverture : je la trouve sublime ! Elle colle tout à fait à l'idée que je me suis faite du personnage de Katsa : sauvage, toute en nuances, torturée. Bref, j'adore.
Concernant l'histoire en tant que telle, j'ai beaucoup aimé cette idée de "talents" propres à quelques élus. Et dire qu'ils sont considérés avec méfiance, presque avec répulsion ! Comme quoi, l'intolérance ne trouve aucune limite, et surtout pas dans la fiction... Bref. Et quelle diversité de talents ! Aucun domaine n'est épargné : combat, mentalisme, cuisine, pêche, jonglerie... L'auteure s'est aménagé des possibilités infinies avec ça, de quoi tenir le temps de plusieurs ouvrages.
La narration est divisée en trois parties, chacune correspondant à un temps fort. Et c'est peut être l'absence de développements qui m'a manqué, me faisant passer à côté du coup de coeur. L'histoire est très prenante, entraînante, et les 400 pages passent à la vitesse de l'éclair. Mais de nombreuses questions restent en suspend, notre curiosité est mise à mal. J'aurais préféré avoir 100 ou 200 pages de plus, afin que les passages clés soient approfondis, que l'auteure intègre plus de détails, nous permettant de mieux visualiser ce monde.
La plume de Kristin Cashore est assez simple, fluide, sans être particulièrement visuelle : les paysages, comme les personnages, sont décrits assez sommairement. Concernant ces derniers, elle semble davantage se préoccuper du développement de leur caractère. Katsa est bien entendu mise au premier plan, ainsi que Po et Bitterblue, dans une moindre mesure. Katsa m'a fait penser à l'une des héroïnes de Pierre Bottero : Nawel (Les âmes croisées). Les deux jeunes femmes sont, au début, assez détestables. Nawel pour son sale caractère et Katsa pour les excuses qu'elle se donne. Même si la suite m'a montré que j'avais tort, j'ai au départ cru que notre héroïne se complaisait dans le rôle que lui faisait jouer son oncle. Mais, peu à peu, on prend conscience de la souffrance de cette jeune fille qui, parce qu'elle sait un peu trop bien se servir de ses poings, a été transformée contre son gré en assassin royal. Et, dès lors, on s'attache à cette forte tête, à cette "kick-ass girl".
Je me suis également beaucoup attachée à Po, le beau prince Graceling. Même s'il peut paraître un peu stéréotypé, j'ai trouvé qu'il a... du chien. Quel couple forment-ils, tous les deux ! Je l'ai trouvé assez profond, même si j'aurais souhaité en apprendre plus sur lui. Que voulez-vous, les détails, c'est vraiment mon truc.
Comme de bien entendu, Graceling se termine sur des questionnements, encore et toujours. Je poursuis donc ma petite exploration sur les terres de la fantasy et, même si je trouve certaines similitudes d'un ouvrage à un autre, j'apprécie toujours autant cette capacité qu'ont les auteurs à me plonger dans des mondes créés de toutes pièces. Et, avec Graceling, Kristin Cashore y parvient très bien !