On ne ressort pas indemne de cette lecture. Impossible. Darling (ou Catherine, selon les sources officielles) n'a pas eu une vie facile. Elle naît à la campagne, dans une ferme, elle qui déteste la nature et les animaux. Elle rêve à sa fenêtre en regardant les routiers passer, en se promettant d'en épouser un plus tard - promesse tenue, mais à quel prix ? Comme si le sort ne s'était pas assez acharné, sa famille connaît des drames en série, dont les parents ne se remettront jamais tout à fait.
Cherchant à tout prix à s'enfuir, elle devient boulangère tout en allant à l'école, s'achète une radio pour dialoguer avec ces camions qui la font tant fantasmer... Darling, c'est avant tout une énergie incroyable, l'envie de s'en sortir malgré tout. Elle est la lumière au fond du tunnel, car cette lecture est par moments très difficile. On y trouve des scènes d'une violence inouïe, décrites par Darling elle-même, et j'ai parfois eu du mal à continuer.
Malgré tout, ce témoignage est indispensable. Tout d'abord pour donner la parole à toutes les femmes victimes de violences (conjugales, mais pas que), mais aussi pour montrer qu'il est possible de prendre sa revanche sur la vie, centimètre par centimètre. Jean Teulé, parfois, m'a déçue par ses remarques toutes faites sur les femmes battues - du cliché pur. C'est donc seulement Darling que je retiendrai, et à qui je penserai pendant longtemps.