Le Palerkan. Vaste royaume en apparence unifié, gouverné par le retors Karmalys dont l’impitoyable Ordre des Fauconniers fait appliquer la loi. La colère gronde pourtant, notamment dans les pays de l’Ouest…
Loin de ces considérations politiques, Irmine et Helbrand, frères et assassins redoutés, ont fait de l’une de leur règles de vie , de ne jamais approcher du souverain et de ses sbires.
Mais le pourront-ils longtemps, alors que la couleur dorée de leurs yeux les stigmatise aux yeux du monde ? Arserkers longue lignée de guerriers de légende dont on raconte que le sang contiendrait de la magie de dragon, et que l’aieul du roi en place a consacré son règne à vouloir exterminer.
Après un premier chapitre qui m’a juste mise en transe, l’auteur nous déroule son univers, qui vous l ‘aurez compris est extrêmement dense; il n’est pourtant pas si complexe malgré les différentes narrations, l’action se jouant en plusieurs endroits du royaume. La carte située en début d’ouvrage s’est également révélée très utile pour visualiser les terres du Palerkan.
Concernant le développement de l’histoire, l’alternance des chapitres est soigneusement dosée, certains ou la tension est maximale, batailles, combats au corps à corps ou encore torture (arf sur ce dernier point , le souvenir d’une, me noue encore l’estomac)) et d’autres plus lents ou l’on nous présente l’histoire, les us et coutumes de ces peuples en colère, qui ont double effet: d’une part nous attacher davantage à leur cause: Arserkers ou hommes de l’Ouest j’ai été captivée , et ,d’autre part nous permettre de reprendre notre souffle entre deux passages haletants. Et puis il y a cette histoire d’amour impossible au milieu de toute cette brutalité qui m’a fait totalement vibrer.
Certains rebondissements m’ont semblé prévisibles c’est vrai, mais pour le coup ça n’a fait qu’attiser ma curiosité en mode: comment l’auteur allait-il nous les servir? Et je n’ai pas été déçue loin de là.. L’ultime révélation , alors là, pardon , j’en suis restée scotchée…vraiment .
J’en arrive à la deuxième très belle réussite de ce récit: les personnages. Il y en a pléthore mais chacun même les pires ont su me toucher à un moment ou à un autre .L’auteur nous les rend profondément accessibles par des fêlures intimes auxquelles il est difficile de rester insensible.
Les frères Lancefall sont évidemment les plus saillants: impitoyables, individualistes, ayant érigé l’assassinat en science, mais avec des limites tout de même , je les ai adoré. Leur passé tourmenté et leur ascendance prestigieuse n’ont fait que renforcer le côté fascinant des personnages. .Ne vivant que l’un pour l’autre , ce fonctionnement risque d’être perturbé par la belle recluse du Château des Ronces et c’est définitivement leur évolution psychologique qui a emporté le morceau.
Des personnages secondaires, mention spéciale à Huparn Cavall leader des troupes de l’Ouest, et Opimer implacable chef de l’Ordre des Fauconniers.
Du style de l’auteur j’ai apprécié qu’il veille à ne pas nous égarer malgré la somme d’éléments à assimiler et à l’aune des émotions ressenties durant cette lecture, sa plume à fichtrement bien fonctionné sur moi J’ai été totalement happée par son récit dont je retiendrais un univers riche et addictif , des personnages charismatiques et ô combien humains, et enfin une intrigue qui m’a embarquée de bout en bout tout simplement
C’est un coup de cœur , l’attente va me sembler bien longue jusqu’au prochain
Un très grand merci à Louve du forum Mort- Sure et aux éditions J’ai Lu pour ce partenariat