Mon avis :
En Califormie, Lennie et George, deux amis, viennent de quitter un ranch dans lequel ils ont travaillé. Ils s’apprêtent à se rendre dans un autre, afin d’œuvrer pour un autre patron. Ils vont d’un petit boulot à l’autre, tout en nourrissant le rêve secret de parvenir à se payer un jour une petite ferme. Lennie a pour ambition d’y élever des lapins et de leur apporter de la luzerne. Mais on se rend rapidement compte que Lennie est assez simple d’esprit, et que lié à sa force physique, cela pourrait provoquer des catastrophes. Or, une fois arrivés chez leur nouvel employeur, ils vont faire la connaissance de leurs camarades de chambrée, qui travaillent pour ce même homme. Puis on va découvrir que le fils du patron, Curley, aime provoquer les ouvriers. Dès qu’il aperçoit Lennie, il décide d’en faire son nouveau souffre-douleur. Mais c’est sans compter sur la force hors norme de Lennie. Il a promis à George de ne rien dire et de ne rien faire qui puisse les mettre tous les deux dans l’embarras. Mais parviendra-t-il à rester calme ? Et comment réagira-t-il lorsque la femme de Curley viendra trouver Lennie et lui proposera de toucher ses cheveux ?
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui véhicule une émotion incroyable. On ressent immédiatement beaucoup d’empathie pour Lennie et George. On est tout de suite certain que l’amitié qui lie des ceux hommes est sincère. George est très protecteur vis-à-vis de Lennie, qui est, comme on le voit dès le début de la narration, quelque peu limité. En effet, à titre d’exemple, il cache dans sa poche le corps d’une souris morte qu’il caresse, car cela semble l’apaiser. De plus, il ne semble pas vraiment se rendre compte du mal dont il est capable à cause de sa force colossale, et sa seule crainte est de fâcher George.
Cet ouvrage met en avant les différences sociales au début du XXe siècle en Amérique. On parvient parfaitement à se représenter la campagne mise en scène ainsi que ses habitants. Ainsi, on fait la connaissance de Crooks, un homme noir qui travaille en tant que palefrenier. Or, à cause de la couleur de sa peau, il ne peut pas partager la chambre des autres et est traité en deçà de ses compères. Ainsi, il est contraint de vivre dans l’écurie. Curley sait qu’il a le pouvoir en tant que fils du patron et il n’hésite pas à le faire savoir. Ainsi, il n’est pas toujours très agréable avec les employés. Il passe la plupart de son temps à chercher son épouse, qui s’est mariée avec lui plus par nécessité que par amour.
Un autre personnage m’a beaucoup émue. Il s’agit de Candy, l’homme le plus âgé parmi les travailleurs de la ferme, qui est handicapé et a pour fidèle compagnon un chien. Mais son ami à quatre pattes est âgé et il n’a plus la même vigueur qu’avant. Ainsi, ses collègues vont lui conseiller de l’abattre. J’ai trouvé ce passage vraiment triste, et l’auteur parvient à nous communiquer la peine qu’il ressent lorsque son animal perd la vie.
Ce livre ne raconte pas une histoire extraordinaire, juste une tranche de vie de deux amis qui partagent les mêmes ambitions. Malgré sa froideur et le fait qu’il réprimande assez facilement Lennie, on découvre peu à peu que George aime très sincèrement son ami et qu’il fait avant tout cela pour le protéger des autres, mais aussi de lui-même. Le tout est servi par la magnifique plume de John Steinbeck, qui transparaît d’émotion page après page, tout en utilisant un langage approprié qui nous permet de nous imaginer les personnages mis en scène, leurs voix, leurs comportements… La part importante de dialogue dans le récit rend le tout très fluide.
Vous vous douterez donc que j’ai beaucoup apprécié Des Souris et des hommes et que je découvrirai avec plaisir un autre titre de l’auteur. Reste à savoir si je lirai Tortilla Flat ou Les Raisins de la colère.