Mon avis :
Boris Cyrulnik n’était qu’un enfant lorsque le fléau de la guerre s’est abattu sur le monde. Jeune enfant d’environ six ans en 1943, sa famille a été victime de la rafle des Juifs organisée par Hitler. Quant à lui, il a vécu, caché, d’une famille d’accueil à une autre, d’un village à un autre. Son identité a été changée : de Boris Cyrulnick, il est devenu Jean Bordes. Il savait qu’il ne fallait pas dire qu’il était Juif, sans exactement comprendre ce qu’il avait fait de mal. Et quels souvenirs lui en reste-t-il après tant d’années ? Sa mémoire lui est-elle restée fidèle, ou a-t-elle remodelé les évènements pour les enjoliver, les rendre plus supportables ? C’est ce que nous propose de découvrir Boris Cyrulnik à travers ses mémoires, lorsque la petite histoire rencontre la grande.
Je vous avoue que je suis un peu partie du mauvais pied avec cet ouvrage. La banderole publicitaire ajoutée sur le livre nous promettait de lire « Les Mémoires de Boris Cyrulnik ». J’étais donc ravie de lire un témoignage autobiographique ayant pour sujet la guerre, de voir comment l’auteur avait vécu tout cela de l’intérieur, et quel témoignage il nous en proposait. Je trouve le thème de la Seconde Guerre mondiale particulièrement intéressant, et je fais partie des personnes qu’il pense qu’il faut se documenter sur ce thème pour ne pas oublier et afin que l’Histoire ne se répète jamais.
Et là, j’ai eu l’impression qu’il y avait erreur sur la marchandise. En effet, il s’agit davantage d’un livre psychologique, s’intéressant au travail de la mémoire, des souvenirs, de la parole, du fait de savoir s’il faut parler pour se libérer ou plutôt se taire en espérant oublier. Or, ce n’est pas ce que j’espérais, pas ce que je voulais, pas ce que j’attendais. Bien évidemment, la Seconde Guerre mondiale est traitée dans ce livre, et plus particulièrement la question juive, mais j’ai eu davantage l’impression qu’il s’agissait d’une multitude d’anecdotes servant la thèse de notre neuropsychiatre sur la mémoire. Il me semblait que le quatrième de couverture nous laisserait présager tout à fait autre chose.
Il faut néanmoins saluer l’écriture de Boris Cyrulnik, très accessible qui rend le tout relativement intéressant. Cependant, ce n’est pas ce que j’attendais de ma lecture, et partant de là, je ne pouvais qu’être déçue, car tout ce qui a trait à la psychologie n’est pas mon thème littéraire favori.