Alors, autant j'ai eu des hauts et des bas avec Purgatoire des innocents qui m'avait tantôt dégoûtée tantôt fascinée, autant avec Meurtres pour rédemption je suis restée admirative du contenu du début à la fin. Même quand la deuxième partie montrait des moments de longueurs. Pour moi, ces moments étaient en train d'installer le final et il aurait peut-être été trop brutal d'être plus expéditif en retirant quelques morceaux. Cette attente de l'inévitable, la connaissance faite les uns avec les autres prennent tout leur sens au dénouement.
Meurtres pour rédemption, c'est une incursion dans l'univers carcéral des femmes. C'est vivre aux côtés de Marianne, vingt ans, meurtrière "malgré elle". Condamnée à perpétuité, elle tente de vivre et survivre au quotidien avec l'aide d'un maton, Daniel, qui lui apporte sa dose d'héroïne contre un moment "particulier" avec elle. A force de faire durer ces pratiques, l'addiction humaine dépassera le reste. Mais lorsque l'on propose à Marianne de l'aider à s'échapper, l'aider à se refaire une vie loin de ce cauchemar, tout se chamboule dans sa tête. Va-t-elle accepter ? Quelles en seraient les conséquences ? Qui sont ces gens et pourquoi elle et personne d'autre ?
Nous entrons dans la vie difficile et mouvementée de Marianne, que j'ai défendu et appréciée durant la première partie, détestée en totalité durant la deuxième partie, et pour qui j'ai eu beaucoup de compassion lors du dénouement. C'est un personnage fort, incroyablement déglingué, qui devient à moitié aliéné par la force des choses (et de l'héroïne). C'est une femme qui mérite une deuxième chance, mais à condition qu'elle mette un peu moins de bestialité dans ce qu'elle entreprend.
L'homme qu'elle aime, Daniel, est quelqu'un de très humain, comme Justine, une autre surveillante que j'ai beaucoup aimée ici.
Et puis, il y a Franck. Je ne dirai pas qui il est, ni où il apparaît. Mais c'est mon personnage coup de coeur dans ce livre. C'est lui que j'ai aimé découvrir du début à la fin. Lui qui rend ce livre humain, au-delà des autres personnages. En tout cas pour moi. C'est ce Franck qui m'a fait pensé que certaines longueurs devaient être nécessaires pour une vraie mise en place du plus important dans l'histoire.
Et le reste : les bagarres sanglantes, les meurtres pas souvent calculés, la complicité, les horreurs que l'on imagine (sans forcément bien le faire) dans ce monde de femmes (mauvaises pour une grande partie).
Tout ça (et encore plus) fait que près de 1000 pages lues en 3 semaines, c'est comme vivre avec les personnages. Le lendemain, je voulais relire du "Marianne" et encore du "Marianne"... Mais non, je l'avais enfin fini, ce livre. Je ne sais pas ce que valent les autres romans de Karine Giebel (à part Purgatoire des innocents que je ne relirai jamais plus) mais il est sûr que je vais réitérer avec cette auteure.