Elle a trente-cinq ans, est une citadine un peu bourgeoise, travaille dans une bibliothèque, aime l'opéra. Elle vient de perdre son mari. Il est agriculteur, vit seul à la ferme presque toujours en salopette. Il vient de perdre sa mère. Les tombes sont voisines, et c'est ainsi qu'ils se croisent, s'observent, d'abord dubitatifs, gênés. Puis, ils échangent un sourire. Benny (lui) est abasourdi, la suit, lui offre un café. Désirée (elle) l'invite chez elle. Et c'est le début d'une relation intense, passionnée, physiquement exaltante. Mais au bout de quelques mois, ils se rendent compte que leurs univers et leurs modes de vie sont difficilement compatibles.
J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et son résumé avait de quoi m'intéresser. Et dès le départ, le ton est séduisant: on alterne un chapitre du point de vue de Désirée, un chapitre du point de vue de Benny. Les réserves, voire l'antipathie avec laquelle ils parlent l'un de l'autre sont absolument croustillantes. Il est flagrant que leur attirance au départ est purement physique, et leur incompréhension de ce qui leur arrive est risible. Mais derrière cette apparente légèreté, c'est un vrai drame sentimental qui va se nouer. Désirée a vécu avec son mari une vie sans réel sens, fade, et il est vite évident que ce n'est pas avec ce Benny que les choses vont progresser. Quant à Benny, il a toujours vécu seul avec ses parents, assume seul la traite des vaches même le dimanche, et il apprécierait un peu d'aide que cette Désirée ne pourra certainement pas lui apporter. Malheureusement pour moi, ce schéma de personnage opposés, s'il a bien commencé, n'a pas pris sur la longueur et je n'ai pas bien réussi à m'attacher à des personnages globalement très superficiels tout de même. Oui, c'est le concept, mais il n'a pas très bien fonctionné avec moi.