Je garde un assez bon souvenir du premier roman de Grégoire Bouillier, Rapport sur moi, et ce fut suite à ça que j’avais acheté son deuxième roman dès sa sortie. De plus, il était court et j’aimais beaucoup la photo de couverture, principalement sobre et intrigante. Mais je ne me suis lancée dans la lecture que cette année. J’avais commencé les premières pages en 2004, mais je n’avais pas accroché plus que ça. Cette fois j’ai persévéré, mais j’ai tout de même compris pourquoi j’avais eu du mal à le poursuivre il y a 9 ans.
Le narrateur nous parle de cette femme qui lui a fait tourner la tête et qu’il a perdue il y a quelques années de cela. Mais il ne nous explique pas pourquoi, en tout cas pas de suite. Et elle finit par l’appeler, un beau jour, un jour béni pour lui. Elle souhaite l’inviter à une soirée où il représenterait « l’invité mystère ». C’est une certaine Sophie Calle qui aurait lancé ce rituel d’anniversaire : « chaque année pour son anniversaire, le jour exact si possible, Sophie Calle organise une fête d'anniversaire où elle invite un nombre de convives équivalent au nombre de ses années, avec, à chaque fois, un inconnu invité par l'un des convives. Pour chaque anniversaire, elle a constitué une vitrine contenant les cadeaux offerts (ce ne sont pas les vrais cadeaux qui y sont utilisés). Sur chaque vitrine est inscrit le descriptif des cadeaux offerts. » (explication tirée de wikipédia). Et, du début à la fin, s’ensuivent des phrases interminables, sans ponctuation, sur les réflexions de cet homme face à son passé, à cet amour, à ce dîner. Cela peut charmer ou déplaire. Je me situe entre les 2. Autant je trouve que Grégoire Bouillier raconte très bien tout ce qui se passe dans sa tête, comment il appréhende les choses, autant je trouve que ça alourdit le texte à de nombreuses reprises. Surtout qu’il ne se passe pas grand-chose. Ce sont plutôt des réflexions face à l’avancement du temps et de la fameuse soirée que des événements intéressants qui viennent s’immiscer dans les situations. Et quelque part, heureusement qu’il y a LA révélation de la fin, sinon j’aurais trouvé cet écrit plutôt insipide.
En bref, pour les amateurs de longs monologues et réflexions sur soi, sa vie, son entourage…