Duchon-Doris, Christophe - Les nuits blanches du chat botté

J'ai croisé cet auteur sur le forum Livraddict, et ensuite, dans les rayons de ma bibliothèque communale. Aimant les récits historiques, ainsi que les policiers, et vu le thème, je me suis empressée de le louer.

Et je ne regrette pas mon geste, bien que quelques points auraient peut-être mérité un peu plus de développement ou d'attention.

En effet, une caractéristique particulière est la rapidité du récit, et du déroulement de l'intrigue. Bien-sûr, il y a un petit moment ou les mois défilent (deux ou trois), mais on le sent à peine. Alors, de manière générale, j'aime mieux un récit efficace et direct, mais je n'aurai pas dédaigné un peu plus de lenteur à certains moments. Peut-être juste par plaisir de suivre les personnages.

Tout comme pour le récit, je les ai bien aimé, mais je n'aurais pas dit non à un peu plus de détails sur leur vie, passée ou quotidienne. Ils semblent en plus avoir pas mal de caractère. Même les personnages secondaires auraient mérités à mes yeux un chouïa plus d'attention.

Sinon, j'ai beaucoup apprécié le thème de l'enquête, d'autant que l'on se trouve peu après la mise par écrit et la publication de contes qui parcouraient la France à cette époque, même s'il existait de nombreuses versions d'une même histoire. Ce travail d'écriture est souligné, même si on n'en voit pas tous les aspects. On croise même Charles Perrault. Plaisir, plaisir, pour moi !

J'ai emprunté le deuxième tome en même temps, vous aurez probablement mon avis sous peu !

J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre, et surmontant mon manque d'intérêt pour le genre policier, je me suis lancée. Je n'ai pas tellement accroché à l'histoire policière, très honnêtement. Par contre, jai beaucoup accroché au policier, ce qui est surprenant vu qu'il ne sert à rien. Il se laisse plus volontiers guider plus volontiers guider par sa braguette que par son flair, sans se départir de l'élégance de tout notable de l'époque, et j'avoue que le mélange m'a plu. Ce qui peut surprendre, c'est donc ces scènes de sexes plus qu'explicites, volontiers dominatrices ou voyeuristes, qui jalonnent le roman. Mais l'intérêt principal du roman est bien sûr ce tueur en série qui calque ses meurtres sur les contes de Charles Perrault, avec une précision et une cruauté remarquables, nous rappelant au passage que le Petit Chaperon Rouge est une pure histoire de morale sexuelle et le Petit Poucet des parents indignes... La seule déception pour moi revient justement à l'issue policière: l'identité du meurtrier ne m'a pas passionné plus que ça, ni même l'enquête d'ailleurs. L'ambiance, par contre, tantôt bestiale et tantôt féérique, m'a séduite.