Felicity Atcock n’en a pas fini avec ses déboires surnaturels. A peine vient-elle de donner naissance à son bébé qu’il lui est enlevé. Par les Fées, ces créatures capricieuses inaccessibles, même par les nombreux anges qui entourent Felicity. Dévastée, elle décide de tout faire pour le récupérer. Or pour cela, elle doit faire appel aux plus sulfureuses de ses connaissances. A commencer par Stan, l’entre-deux, demi-démon donc, qui lui propose de s’allier à des créatures beaucoup plus sombres pour parvenir à ses fins.
J’ai enchaîné ce tome à la suite du précédent et heureusement, car ils se lisent vraiment comme deux pans d’une même histoire. Et je me suis régalée. Dans son nouveau rôle de maman débutante mais éprouvée, Felicity est plus que convaincante. Surtout qu’elle ne perd ni sa langue bien pendue, ni sa féminité un peu maladroite. Elle est toujours aussi touchante, à la fois butée et sentimentale. On ne cherche pas à nous faire croire que sa maternité va de soi, et j’ai apprécié que Felicity reste une personne pleine de défauts.
L’évolution des personnages me plaît beaucoup dans cette série. J’ai beaucoup aimé, par exemple, voir Terrence l’ange gardien, flic dans le civil donc le représentant de l’autorité et de la maîtrise, complètement écarté, impuissant, incapable d’intervenir dans le domaine des Fées qui échappe à sa juridiction, et très mal le vivre! Mais la part belle est faite à Stan, 'l’entre-deux, dont le caractère complexe voire versatile ne cesse de se révéler sous différents aspects: tantôt traitre, tantôt servant ses propres intérêts, tantôt allié solide, je suis décidément bluffée par ce personnage toujours plus intéressant tome après tome, d’autant plus que l’on sait finalement bien peu de choses à son sujet et qu’ici, il prend à la fois une dimension plus démoniaque et plus humaine.
Mais ce que j’ai surtout aimé dans ce tome, c’est son inventivité et son intrigue resserrée. En effet, toute l’intrigue est concentrée autour de cet unique but: retrouver le bébé. La tension est donc savamment entretenue et toutes les révélations que ce tome apporte sur les loup-garous ou sur la famille de Felicity découlent directement de ce pilier central. J’ai eu l’impression que tout se précipitait vers la fin, et que les pages se tournaient toute seule avec une cohérence parfaite. Quant au monde des Fées, son originalité m’a séduite: un monde dégoulinant d’illusion aux redoutables pièges, où les fées sont loin d’être les bonnes marraines qui se penchent sur les berceaux mais plutôt ces créatures séductrices et monstrueuse, plus Mélusine que Cendrillon finalement.