Un jour, Amélie Nothomb, quoi est à la fois l’auteure et la narratrice de cette intrigue, reçoit une lettre en provenance d'Irak. Un soldat de l'armée américaine, Melvin Mapple, lui écrit pour lui faire part de sa situation. Sur le terrain depuis plusieurs années, il n'a trouvé qu'une seule solution pour se réfugier de la cruauté ambiance : manger. Ainsi, il engloutit des quantités de nourriture incroyables et a pris plus de 130 kilos depuis son arrivée. Il est désormais un homme au physique monstrueux, forcé de s'habiller en XXXXL. Une correspondance débute alors entre Melvin et Amélie. Il lui confie ses états d'âme, son quotidien, et au fur et à mesure, elle s'éprend d'amitié pour cet homme. Elle lit ses lettres avec plaisir et elle est inquiète pour lui lorsque celui-ci reste silencieux un peu trop longtemps... Il lui parle alors de ses amis, et de ce rapport particulier qu'il entretient avec son corps, cette masse de graisse qu'il surnomme affectueusement Schéhérazade. Un échange épistolaire aussi étrange qu'inattendu va alors débuter.
Autant le dire tout de suite, j'ai pas du tout accroché à la lecture de ce texte, et je dois avouer que je l'ai fini pour une seule raison : je voulais voir où Amélie Nothomb allait nous mener, et surtout car cet ouvrage ne faisait que 127 pages ! Cependant, le faible nombre de pages n’a pas évité l’ennui.
Tout d'abord, je ne saurais dire si la femme aux étranges chapeaux joue ici un rôle ou si elle est réellement comme ça, mais elle m'a parue excessivement suffisante et prétentieuse. Elle semble prendre les personnes qui lui écrivent de haut et je ne l'ai pas trouvée très proche de son lectorat. On voit qu'elle est loin d’être une femme comme les autres. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché à son personnage. L'attitude qu'elle a vis-à-vis de Melvin m'a parfois semblée un peu dure ; de plus, elle n'est pas réellement compatissante et ne s'inquiète que lorsqu'il décide de ne plus donner signe de vie...
Melvin est lui aussi très étrange. Tout ce culte qu'il semble voué à son propre corps - il va quand même jusqu'à se considérer comme une œuvre d'art ! - m'a dérangée, et parfois dégoûtée. Ce rapport à la nourriture était vraiment écœurant, même si c’est sans doute le but recherché.
Par ailleurs, Une Forme de vie apparaît comme étant une tribune pour Amélie Nothomb qui se sert du texte pour venter sa réussite littéraire et commerciale. Elle évoque un prix qu’elle a reçu, ses nombreux romans traduits en anglais. Melvin apparaît ici comme le porte-parole de ses fans. Tout cela m’a semblé clairement manquer d’humilité…
Au final, je m'attendais à avoir ici un témoignage de la vie au front en Irak, mais pas du tout ! Il s'agit plutôt de... en fait, je ne sais pas vraiment dire de quoi il s'agit tant ce livre est étrange. Il faut avouer que cette écrivaine manie très bien les mots et que son style d'écriture est relativement agréable à lire... mais pour ma part, cela ne suffit pas.
Un retournement assez inattendu près de la fin du roman m'a quand même agréablement surprise, nous sortant de cet échange tournant avant tout autour de l'embonpoint de Melvin. Je dois bien reconnaître que j’ai eu l’impression que la majeure partie de ce livre manquait cruellement de substance. Il lui écrit, elle lui répond un peu désabusée, il est heureux d’avoir du courrier et lui répond, elle est curieuse de savoir ce qu’il lui a écrit… et c’est reparti !