Mon avis :
Orpheline de père, Gwendolyn vit à Londres dans une grande demeure, en compagnie de Nick, son jeune frère, de Caroline, sa sœur cadette, de sa mère, de sa grand-mère, lady Arista, mais aussi de sa grande tante Maddy, de sa tante Glenda et de sa cousine Charlotte. Mr Benhard, une sorte de domestique qui partage leur quotidien. Gwendolyn est une jeune fille de seize ans presque normale – oui presque, car elle a la particularité de voir les fantômes. Mais sa famille est elle aussi quelque peu particulière. En effet, sa grande tante parvient à lire dans l’avenir, et sa cousine Charlotte est probablement le Rubis, la dernière d’une liste de douze voyageurs dans le temps. D’ailleurs, le grand jour de son premier voyage ne devrait plus trop tarder, puisqu’elle ressent déjà certains symptômes, comme les vertiges… Et si tout le monde s’était trompé ? Et si Gwendolyn était la douzième porteuse du gène des voyageurs dans le temps ? Cela est tout à fait possible, et alors qu’elle était loin de s’y attendre, Gwendolyn va se retrouver projetée au début du XIXe siècle. Mais comment faire face à tout cela alors qu’elle n’y a absolument pas été préparée ?
L’ouvrage commence in medias res. Sans fioritures ni explications à n’en plus finir, le lecteur est immédiatement plongé dans le quotidien de Gwendolyn, et les choses vont aller très vite. On découvre que Leslie, la meilleure amie de Gwendolyn sait tout sur tout : notre héroïne ne semble n’avoir aucun secret pour elle et elle va la tenir au courant de ce qu’il lui arrive au fur et à mesure. Tel un petit détective du Net, Leslie va essayer de rassurer son amie, de mener des investigations pour elle et pour qu’elle sache dans quoi elle met les pieds. En effet, tout le monde pensait initialement que Charlotte était la douzième et dernière voyageuse dans le temps, celle qui devait fermer le cercle. Elle a donc été préparée à cela depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, lorsque l’on découvre que Gwendolyn est en réalité la fameuse voyageuse, le Rubis, elle doit gérer sa stupéfaction, son absence de connaissance, mais aussi le dénie et la jalousie de Glenda et Charlotte, ce qui semble être beaucoup pour une simple lycéenne.
Néanmoins, Gwendolyn s’en sort avec brio. Elle va rencontrer des personnes spécialisées sur les voyages dans le temps, et Gidéon de Villiers, l’avant-dernier voyageur dans le temps. Âgé de dix-neuf ans, il traverser les époques en compagnie de notre héroïne. S’il semble quelque peu prétentieux – voire parfois carrément détestable au début de leur rencontre –, il va finir par s’assouplir un peu, se méfier de moins en moins de Gwendolyn… Ils se lancent des piques, et ces petites notes d’humour sont un plaisir pour le lecteur. De plus, on voit qu’une amitié est possible entre ces deux-là.
La mère de Gwendolyn est quant à elle très protectrice. Elle a fait des choix pour protéger son enfant, peut-être pas toujours les bons, mais on voit qu’elle lui voue un amour sans borne. Gwendolyn est quant à elle une jeune femme très mature que j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre. Maintenant, il reste à savoir si elle parviendra à gagner la confiance de la famille de Villiers, qui en sait beaucoup sur les voyages dans le temps. Mais les de Villiers se méfient beaucoup de Gwendolyn, et certains membres sont quelque peu désagréables avec elle.
L’intrigue est plutôt bien menée, et l’on ne peut pas dire que l’on s’ennuie au cours de cette lecture qui va de péripétie en rebondissements inattendus. Gwendolyn va découvrir des secrets, des possibilités qu’elle était loin de s’imaginer, et se retrouver par exemple en plein cœur du XVIIIe siècle. J’ai néanmoins été gênée par certaines tournures de phrases qui ne m’ont pas semblé très fluides, mais ce n’est qu’un détail. J’ai passé un bon moment de lecture, même si je n’en ressors pas totalement emballée. Je regrette que la fin soit si ouverte, j’aurais aimé que l’auteure réponde davantage aux questions qu’elle sème tout au long de l’intrigue. Si l’occasion se présente, je lirai la suite, mais ce n’est pas une de mes priorités de lecture.