Guérin, Rémi & Lapeyre, Guillaume - City Hall, tome 1

D’étranges méfaits sont commis dans Londres. Ce qui attire l’attention? Ils sont provoqués par des morceaux de papier, sur lesquels ils sont écrits. Or, dans ce Londres futuriste, le papier est interdit. Il a été éradiqué, a totalement disparu. La police se dépêche donc d’en référer à City Hall avant que la foule n’apprenne l’existence de ce papier. Le Maire de Londres prend alors la décision de faire appel à un spécialiste du papier, une véritable légende vivante, le grand écrivain Jules Verne. Lui seul a une plume suffisamment entraînée pour maitriser ce que le papier peut faire: prendre vie. Car c’est pour cela qu’il a été interdit: tout ce que l’on y écrit peut devenir réel! Et si quelqu’un, dehors, se targue de répandre des horreurs par papier interposé, c’est bien Jules Verne qui pourra l’arrêter. Et pour cela, il décide d’emmener son élève, un brillant cerveau mais encore novice dans l’écriture, le jeune Arthur Conan Doyle.

Bienvenus dans le monde décalé de City Hall. Ici, toute créature ou événement écrit sur une feuille de papier prend vie dans le monde réel. De quoi attirer nombre de convoitise! Le concept est brillant et regorge de potentiel, puisqu’on décline le principe de l’intelligence artificielle en l’appliquant au talent littéraire, où seule une plume particulièrement talentueuse peut donner vie et contrôler ces créatures de papier. De quoi ravir n’importe quel lecteur!
L’autre parti pris est d’utiliser des figures connues de l’histoire ou de la littérature et de leur donner une nouvelle place. Il faut adhérer. Personnellement, je suis conquise. Le personnage de Jules Verne, excentrique, bouillonnant d’idées à souhait, est un véritable régal. Quant au jeune Arthur Conan Doyle, il n’est ni plus ni moins qu’un Sherlock Holmes en puissance: doué d’une capacité de déduction hors du commun, il ne sait pourtant pas encore quoi en faire exactement. Le duo entre l’enjoué inventeur et l’observateur méthodique fonctionne bien, et j’ai adoré voir débarquer Amelia Earhart, l’aventurière, pour mettre un peu de bazar entre ces deux garçons.
Quant aux dessins, ils sont absolument sublimes. La plume est fine, précise, très riche en détails et donc capable de relever le défi d’un univers à la fois futuriste et victorien qui nécessite un visuel minutieux et raffiné.