Lu pour le Vidage de PAL 2015 (Excalibri) et pour le Consignes 2015 "lire un classique"
Un peu déçue par ce roman. Le dernier de Jules Verne que j'ai lu (il n'y a pas si longtemps d'ailleurs - et pour un challenge aussi ^^), c'était "le Tour du Monde en 80 Jours" et j'avais adoré ^^ c'était génial, j'avais vibré, j'avais haleté au rythme des péripéties de Philéas Fogg, des imprévus et autres contretemps qu'il subissait.
Et vu que "Michel Strogoff" fait partie d'une "saga" de Tribulations, je pensais retrouvé le même rythme, la même ambiance avec beaucoup de mouvement, beaucoup d'action. Mais en fait pas trop ....
Déjà, on nous dépeint un héros, grand, fort, athlétique, dont "le bras ne tremble pas dans la bataille" (ça on nous le redit plus d'une fois ...), qui manie le couteau comme "un vrai chasseur sibérien". Il plonge sans frémir dans les eaux glaciales et rapides des différents cours d'eau qu'il trouve sur son chemin, il triomphe des loups, il combat les envahisseurs Tartares avec courage et abnégation, enfin bref, le mec c'est une version super customisée de Terminator quoi ^^ ("I will be back" again and again and again ! Et puis oh allez, encore une fois pour la route hein ...)
Donc bon, je sais pas, moi j'ai pas trop accroché à un héros aussi parfait, aussi héroïque, aussi prompt au sacrifice, prêt à laisser bafouer sa fierté et son honneur pour l'accomplissement de sa mission, son tsar et sa patrie et bla bla bla bla bla ...
En plus et ça je ne m'y attendais pas forcément (d'accord, je ne m'y attendais pas du tout en fait dans du Jules Verne), c'est la pseudo-romance entre notre courrier du tsar et Nadia. Alors clairement, je m'en serais bien passé de cette parade nuptiale, sans compter que Nadia regroupe tout plein de gros clichés : une nana blonde, faible et fragile, que le héros veut protéger contre tous les dangers. Sérieux, par moments, j'avais presque l'impression de lire une Young Adult d'aujourd'hui (presque hein, le style est quand même différent). Et puis, c'est pareil, Nadia n'a aucun défaut, elle ne faillit jamais et caetara et caetera ...
Par contre, on a quelques touches d'humour avec les deux journalistes mais étant donné qu'on ne les voit que par intermittence, ça reste assez bref. Mais je les ai vraiment bien aimé eux ! On voit que même si au départ, du fait de leur profession (et de leurs nationalités respectives, il faut bien le dire) ils étaient rivaux et assez méfiants l'un vis-à-vis de l'autre, au fur et à mesure des aventures qu'ils traversent, un lien fort se lie entre eux, une confiance qui se fonde sur des évènements forts traversés ensemble. A tel point qu'ils ne se quittent plus ^^
Sinon les péripéties en elles-mêmes, bon OK, notre courrier du tsar en subit plus d'une au cours de son voyage, c'est normal en même temps, il traverse d'ouest en est la Russie de la fin du XIXe, on se doute bien que le voyage ne va pas être aussi facile qu'aujourd'hui.
Mais enfin quand même !
Quelques contretemps d'accord, mais au bout d'un moment, faut y arrêter, le seul et unique même gars en accumule tellement que ça devient plus crédible ! Sérieux, le mec se prend la météo dans la tronche je ne sais plus combien de fois (un coup la foudre, un coup la neige etc etc), les Tartares, bon on ne va pas les compter non plus, on n'a pas assez de doigts, les soucis matériels & mécaniques plus que pour son compte aussi.
(Et puis sinon, vous ne trouvez pas que sa relation avec sa mère tend vers l'Oedipe ? ...)
Concernant le style enfin, j'ai trouvé ça plus lourd que dans "le Tour du monde en 80 Jours". Peut-être parce qu'il y avait moins d'action, moins de rythme, et que du coup l'auteur s'attardait plus sur les descriptions des lieux et des gens, les états d'âme de nos protagonistes. En tout cas, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de répétitions et pas mal de dialogues un peu inutiles aussi ...
Donc un peu déçue par ce roman ... à voir avec un troisième Jules Verne pour savoir de quel côté penche la balance